Au Myanmar de nombreux soignants ont cessé de travailler, un acte de désobéissance civile en réponse au coup d’Etat

Un mouvement d’opposition au coup d’Etat perpétré par les forces armées birmanes a commencé à émerger au Myanmar.
Le personnel de plusieurs hôpitaux, soit 54 millions de personnes, ont arrêté de travailler ou se sont munis de rubans rouges dans le cadre d’une campagne de désobéissance civile rapporte l’agence Reuters. Une manière non-violente de prendre position contre le coup d’Etat perpétré lundi 1er février à l’encontre le gouvernement démocratique de Aung San Suu Kyi.
Le Mouvement de Désobéissance Civile du Myanmar qui vient de se former a déclaré que les médecins de 70 hôpitaux de 30 villes avaient rejoint une manifestation. Le Mouvement qui entend protester contre le coup d’Etat accuse l’armée de placer ses intérêts au-dessus de ceux des habitants qui bataille actuellement avec la pandémie du Covid-19.
Pour Myo Myo Mon, médecin âgé de 49 ans qui a rejoint le mouvement de protestation, c’est inacceptable.
« Nous ne pouvons vraiment pas accepter cela. »
« Nous le ferons [protesterons] de manière durable, nous le ferons de manière non violente » a-t-il ajouté.
Cette initiatives des soignants fait cependant débat. Joseph Kung Za Hmung, un laïc catholique birman qui dirige le journal Gloria News Journal, s’est confié à l’Agence Fides à ce sujet. Il s’inquiète des répercussions de l’arrêt de travail des médecins pour les malades, ceux atteints du Covid-19 et les autres.
« Je voudrais faire remarquer une autre préoccupation qui concerne les personnes qui souffrent de Covid-19 au Myanmar. De nombreux patients affectés par le virus en question ainsi que d’autres malades s’en remettent aux services médicaux des hôpitaux. »
Le catholique lance donc un appel aux médecins du Myanmar pour leurs demander de continuer à travailler dans les hôpitaux publics.
« Je voudrais adresser, avec d’autres catholiques, un appel aux médecins du Myanmar afin qu’ils continuent à prêter service dans les hôpitaux publics pour assister et soigner les patients de toutes les maladies et en particulier les malades de Covid-19 qui ont un besoin urgent de soins. »
Il précise que « fournir ces soins ne signifie pas soutenir le coup d’Etat militaire » mais il s’agit de « prêter attention aux victimes de la pandémie de manière à ce qu’elles ne soient pas abandonnées. »
« Autrement, qui prendra soin d’elles ? » conclut-il.
Camille Westphal Perrier